Réédition d'une nouvelle en quatre chapitres, parue initialement en 2002.
Plusieurs années d’étaient écoulées depuis le jour où Bernard Loiseau avait renoncé à l’association pizza-poisson pané. Il ne l’avait jamais regretté, quand soudain il eut faim. C’était un mardi comme les autres, mais ce mardi là avait quelque chose de différent, cela faisait environ 17 ans et 22 jours qu’il avait eu son fameux accident de l’automne 82. Le cœur empli de nostalgie teintée d’amertume, Bernard fit quelques pas en direction du frigidaire quand tout à coup il s’arrêta, tel une personne qui fait quelques pas et s’arrête brutalement. Une idée venait de lui traverser l’esprit. Une de ces idées que seuls les grands chefs cuisiniers étaient capables d’avoir. Son chien se mit à hurler à la mort, mais quand Bernard se souvint qu’il n’avait pas de chien, les aboiements cessèrent. L’énorme ventilateur fixé au plafond créait un léger courant d’air chaud, mais Bernard n’en avait cure : pour lui, seule la mise en oeuvre de son idée importait désormais. La vie ne l’avait pas épargné, mais aujourd’hui il allait enfin avoir sa revanche sur tous ceux qui avaient voulu sa perte, à un moment ou à un autre.
Bernard saisit sa meilleure casserole, celle avec laquelle il avait eu tant de plaisir à travailler à l’époque où il était encore un jeune diplômé de l’Académie Cuisinière. Il la remplit d’eau, ajouta une pincée de sel et plaça l’ensemble sur le plus puissant des quatre feux de sa gazinière. Soudain un doute l’assaillit : lui restait-il du riz, ou bien l’avait-il rêvé ? L’état de transe dans lequel il se trouvait lui embrumait l’esprit à un point tel qu’il ne discernait plus la réalité du monde onirique. Il plongea la tête dans son évier rempli d’eau froide pour se remettre les idées en place, mais le choc thermique fut si intense qu’il perdit connaissance. Les lois de la gravité l’emportèrent sur son corps, sa tête vint percuter son plan de travail marbré, tandis que ses pieds glissaient doucement sur le carrelage immaculé de sa cuisine. Il se retrouva finalement étendu sur le sol ; son crâne ensanglanté gisait dans la flaque d’eau formée par le débordement de l’évier, dont le robinet était resté ouvert.
Plusieurs heures plus tard, ses yeux s’ouvrirent enfin. Il ne savait plus très bien s’il faisait jour ou nuit à l’extérieur. Péniblement, il reprenait ses esprits, quand soudain il fut soulagé : une boîte de riz se trouvait sur l’étagère en face de laquelle il était encore allongé. Il allait pouvoir mettre son plan à exécution. Il remit de l’eau à bouillir, puis attrapa une deuxième casserole qu’il emplit aux deux tiers de lait demi écrémé. Il n’avait jamais été si prêt du but : enfin il allait pouvoir concocter son menu idéal. De la purée avec du riz.
Bernard saisit sa meilleure casserole, celle avec laquelle il avait eu tant de plaisir à travailler à l’époque où il était encore un jeune diplômé de l’Académie Cuisinière. Il la remplit d’eau, ajouta une pincée de sel et plaça l’ensemble sur le plus puissant des quatre feux de sa gazinière. Soudain un doute l’assaillit : lui restait-il du riz, ou bien l’avait-il rêvé ? L’état de transe dans lequel il se trouvait lui embrumait l’esprit à un point tel qu’il ne discernait plus la réalité du monde onirique. Il plongea la tête dans son évier rempli d’eau froide pour se remettre les idées en place, mais le choc thermique fut si intense qu’il perdit connaissance. Les lois de la gravité l’emportèrent sur son corps, sa tête vint percuter son plan de travail marbré, tandis que ses pieds glissaient doucement sur le carrelage immaculé de sa cuisine. Il se retrouva finalement étendu sur le sol ; son crâne ensanglanté gisait dans la flaque d’eau formée par le débordement de l’évier, dont le robinet était resté ouvert.
Plusieurs heures plus tard, ses yeux s’ouvrirent enfin. Il ne savait plus très bien s’il faisait jour ou nuit à l’extérieur. Péniblement, il reprenait ses esprits, quand soudain il fut soulagé : une boîte de riz se trouvait sur l’étagère en face de laquelle il était encore allongé. Il allait pouvoir mettre son plan à exécution. Il remit de l’eau à bouillir, puis attrapa une deuxième casserole qu’il emplit aux deux tiers de lait demi écrémé. Il n’avait jamais été si prêt du but : enfin il allait pouvoir concocter son menu idéal. De la purée avec du riz.
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1 commentaire:
3615 mavie c'est le seul titre potable que j'ai trouvé, ça veut surtout dire que la majorité ce qui se trouve sur ce blog (comme sur beaucoup d'autres) n'intéresse probablement que son auteur. C'est la dure loi de la jungle des blogs.
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