Le service Gmail a été indisponible pendant environ 3 heures, mardi 24 février 2009 matin. Aussitôt (et ça continue encore 2 jours plus tard), les journalistes (de la presse informatique, mais pas seulement) dénoncent cet intolérable incident.
C'est vrai, c'est scandaleux : comment peut-on tolérer une panne de 3h pour un service de courrier électronique totalement gratuit, qui est toujours en version beta (c'est écrit sur le logo, c'est vrai que c'est pas évident à deviner), pour lequel le taux de disponibilité annoncé est de 99,9% (soit près de 9h de panne admissible sur 365 jours consécutifs), et que personne n'est obligé d'utiliser ? C'est tout simplement inadmissible.
Heureusement que les journalistes veillent et prennent leur plus belle plume pour écrire leur "J'accuse" des temps modernes. Google = bande de fous irresponsables qui crachent sur leurs clients. Il faut que Google présente des excuses publiques tout en s'autoflagellant avec des orties. Google est pire qu'Hitler (c'est vrai, est-ce qu'Hitler a eu ne serait-ce qu'une seule fois ses serveurs de mails en panne ? Pas à ma connaissance en tout cas). Etc.
Exemples d'articles de journalistes qui osent s'en prendre au géant de Mountain View (oui parce que les journalistes ont aussi des périphrases toutes faites, bien pratiques pour ne pas répéter sans arrêt les mêmes noms ; le seul problème c'est qu'ils ont tous la même liste de périphrases, rassemblées dans un petit manuel des périphrases qui leur est remis à la fin de leurs études de journalisme) :
- Silicon.fr : Panne Gmail : Google s'explique et fait un cadeau aux entreprises
- Le Monde : Gmail en panne : c'est la panique sur le Web (titre absolument pas exagéré ; c'est bien simple, la panne de Gmail c'est le 11 septembre 2001 du web)
- Eco89 : Panne chez Google : cette fois, c'est Gmail qui a planté
- TechCrunch : Trouble In The Clouds: Gmail Turns Into Gfail
- 20 Minutes : Gmail en panne: Google s'explique
Ces mêmes héros de la libre expression sont également présents pour révéler la moindre erreur sur Wikipedia et rappeler au monde à quel point cette encyclopédie est dangereuse pour l'équilibre planétaire. Un odieux terroriste de la pensée écrit sur Wikipedia que Philippe Manoeuvre est mort ? Qu'à cela ne tienne, les justiciers journaleux dénoncent : Wikipedia c'est l'outil des scientologues pour prendre le contrôle de la planète.
Ca fait du bien, quand même, de savoir que des journalistes professionnels sont là, à veiller dans l'ombre pour nous prévenir des menaces qui pèsent sur nous.
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