31 mars 2009

J'ai changé d'avis sur HADOPI


[Illustration Colcanopa]

Hier se sont réunis d'éminents artistes, dont j'apprécie particulièrement l'œuvre, tels que l'insupportable Christophe Maé ou l'irritant Sanseverino. Ils étaient une vingtaine et ont expliqué à toute la bande de cons que nous sommes pourquoi la loi HADOPI c'est très bien. Les arguments sont totalement inédits et parfaitement construits, on peut d'ailleurs les résumer en 5 mots : "Télécharger c'est du vol".

Oui alors bon il y aura toujours de minables petits avocats qui viendront démontrer par A+B que ce n'est pas du vol mais de la contrefaçon, et que ça n'a donc rien à voir (notamment il y a pas de privation du propriétaire de l'objet), ça n'empêchera pas Jean-Claude Carrière (écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène, occasionnellement acteur, nous dit Wikipedia) de déclarer que "Quand on achète des légumes on les paie. Mais il semblerait que voler une œuvre de l'esprit n'est pas un vol !". C'est bien connu, on peut copier des carottes à volonté sur des clefs USB ou échanger des patates en peer-to-peer avec Bittorrent.

Alors voilà, grâce à ces grands penseurs du changement, j'ai désormais un nouvel avis : HADOPI c'est très bien. Et ce ne sont pas 5 gus dans un garage qui me feront croire le contraire.

La loi sera normalement votée le 9 avril, pile le jour de mon anniversaire. Un bien joli cadeau, en somme.

2 commentaires:

Dr Chewbacca a dit…

Ah oui, au fait. Pendant que Christophe Maé, Alain Chamfort et Thomas Dutronc participent à des réunions organisées par la SACEM pour dire au monde que télécharger c'est du vol et que par conséquent il est tout à fait normal de mettre en place une surveillance généralisée d'internet et un système de coupure de l'accès internet (accès que le parlement européen considère désormais comme un droit fondamental), de l'autre côté de la Manche, leurs collègues anglais, ces gros ringards qui n'ont jamais rien compris à la musique, se réunissent dans un collectif pour demander un new-deal dans le marché de la musique. La Featured Artists Coalition entend porter la voix des artistes face aux maisons de disque, qui refusent de faire évoluer leur modèle malgré la nouvelle donnée que constitue internet.

Parmi les membres, on trouve l'équivalent anglais de nos stars nationales, autrement dit la même chose mais en moins bien. Par exemple Radiohead, Iron Maiden ou David Gilmour de Pink Floyd.

Ces gens qui n'ont vraiment rien compris pensent ceci :

« La révolution numérique a balayé l’ancien modèle économique des années 60, et changé pour toujours les relations entre les artistes et les fans. Pour les entreprises qui ont gagné leur vie en se positionnant entre les deux, les temps sont durs, mais pour les musiciens et leurs admirateurs, ça devrait être une fantastique opportunité. »

Mais ils sont trop bêtes ces Anglais, c'est pas possible. Ils n'ont pas compris que télécharger une chanson c'est comme voler un légume et qu'il faut donc mettre tous les internautes sur écoute permanente pour arrêter tout ce trafic de carottes ?

> Les artistes anglais ne veulent pas criminaliser leurs fans

Patauzeu a dit…

C'est très intéressant ça. lAnecdote : L'autre jour sur France Inter, Stéphane Bern recevait Annie Lennox, l'équivalent anglaise de la grande chanteuse Lio, pour faire court. Elle fait la promo d'un nouvel album, et ils ont bien sûr abordé le sujet de la Featured Artists Coalition, mais Stéphan Bern a bien pris soin de ne pas la laisser parler trop longtemps, pour que l'auditeur moyen pense que c'est exactement comme nos artistes, qui se mobilisent contre les sales pauvres qui volent le fruit de leur dur travail. Ainnsi, l'auditeur pense que vraiment,les artistes du monde entier soutiennent Hadopi, youpi.

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